La conclusion du CDD ou du CTT n'est possible que pour l'exécution d'une tâche précise et temporaire, et seulement dans les cas énumérés par la loi.
Ils ne peuvent avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l'activité normale et permanente de l'entreprise, faute de quoi ils seraient requalifiés en CDI sur demande du salarié.
Avant toute comparaison juridique des avantages de chaque formule, l'intérim, à l'inverse du CDD, nécessite de recourir aux services d'un intermédiaire : l'agence de travail temporaire, prestataire qui fournit un service payant. Il est donc logique que cette agence fournisse quelques éléments de « confort » et d'accompagnement vis-à-vis de son client. Cependant, des différences de régime sont à souligner.
Concernant les coûts respectifs du contrat d'intérim et du CDD, il est communément admis que le recours au CDD se justifie financièrement, dans la plupart des cas, à partir d'une certaine durée (souvent 3 mois). Statistiquement, la durée moyenne d'un CDD est d'ailleurs de 3 mois, alors que 60 % des contrats d'intérim durent pour leur part moins d'une semaine.
De manière générale, il faut reconnaître qu'il est difficile de comparer précisément les coûts des deux alternatives, car il s'agit de comparer le coût engendré par le taux de facturation appliqué par les ETT, à partir duquel elles se rémunèrent, et les coûts indirects liés au recours au CDD. Le calcul doit s'effectuer au cas par cas.
Exemple :
Le coût de la visite médicale, du recrutement (temps passé à l'étude du dossier, publications des annonces, entretiens, établissement des contrats et des documents administratifs, etc.), les coûts de gestion (édition des paies, certificats de travail, déclarations Pôle emploi, soldes de tout compte, archivage des dossiers, etc.), le coût de l'absentéisme, le coût lié au contentieux ou risque de contentieux (plus abondant en matière de CDD que de d'intérim), etc.
le coût des charges autres que salariales qui s'imputent sur le CDD du fait que les sommes versées entrent dans la masse salariale (impôts et taxes assis sur la masse salariale, subventions au comité d'entreprise, autres charges prenant pour base de calcul la masse salariale) ;
l'indemnité de précarité d'emploi du CDD peut être ramenée à 6 % (au lieu de 10 %) par un accord collectif lorsque ce dernier prévoit en contrepartie un accès privilégié à la formation professionnelle.
S'agit-il d'un besoin :
L'intérim est un recours plus naturel :
Les principales forces de l'intérim résident dans sa réactivité et sa capacité à fournir un nombre important de personnes. S'il s'agit de recruter une personne très qualifiée, afin d'accomplir une mission longue, le CDD est d'ordinaire préféré.
Concernant les contraintes, il est nécessaire de répondre aux questions suivantes :
Les régimes juridiques du CDD et du CTT ayant été largement rapprochés, le choix n'est plus aussi impliquant qu'il pouvait l'être par le passé. Par ailleurs, les agences d'intérim peuvent également vous rendre service pour la seule phase initiale de recherche et de sélection de candidat, sans pour autant que vous soyez tenu de recruter le salarié par le biais d'un contrat d'intérim. Vous pourrez conclure un CDD.
Le choix effectué entre CDD et l'intérim peut également découler :
Exemple : Lorsque la participation et l'intéressement ne sont ouverts qu'aux salariés (y compris aux CDD à partir d'une certaine ancienneté).
Les distinctions entre intérim et CDD doivent être communiquées clairement aux responsables de service. Il est important de les former et de les alerter sur le calcul des délais de carence qui doivent être respectés sous peine de requalification du contrat et les différences de régime, de manière à ce qu'ils puissent piloter leurs besoins de main-d'oeuvre et leur budget de masse salariale.
Le défaut de signature du contrat de mission par le salarié temporaire entraîne, à sa demande, la requalification en contrat à durée indéterminée, sauf s'il a délibérément refusé de le signer dans une intention frauduleuse. L'action en requalification s'exerce cependant contre l'ETT, qui est responsable de la conclusion de ce contrat (Cass. soc., 13 juin 2012, n° 10-26.387 : absence de signature du contrat par l'intérimaire).
En effet, l'accord portant sur la sécurisation des parcours professionnels des salariés intérimaires a été étendu par arrêté du 22 février 2014 et permet ainsi de conclure un contrat à durée indéterminée avec l'agence d'intérim. Les dispositions de la loi « Rebsamen » (loi n° 2015-997 du 17 août 2015) sur le CDI intérimaire sont applicables aux contrats conclus jusqu'au 31 décembre 2018. Elles sont relatives à la conclusion du contrat, à la lettre de mission, aux périodes d'intermission et à la rémunération mensuelle minimale garantie.
À défaut, si le poste confié relève de l'activité principale et permanente de l'entreprise, vous vous exposez à une requalification du contrat de mission en CDI, même s'il y a une interruption entre les missions conclues avec le même salarié.
Ainsi, le recrutement sans mentions obligatoires ou inexactes ou encore le défaut de transmission du contrat de mise à disposition au salarié au plus tard dans les 2 jours ouvrables est punissable d'une amende de 3750 euros. En cas de récidive, l'amende est portée à 7500 euros et 6 mois d'emprisonnement. Il en est de même pour l'exercice d'une activité sans obtention au préalable de la garantie financière (montant pour 2017 égal à 123 594 euros).
Vous souhaitez en savoir plus sur la différence entre un contrat à durée déterminée et un contrat de travail temporaire ? Cliquez-ici pour bénéficier d'une heure d'entretien offert avec un spécialiste du droit du travail.