Comment fêter son centenaire en bonne santé ?

10/08/2016

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Devenir centenaire se résume très bien par la formule du poète latin Juvénal : Mens sana in corpore sano (un esprit sain dans un corps sain)

Un constat navrant, voire alarmant

Certes, l’espérance de vie à la naissance n’a cessé de s’allonger, principalement depuis la fin des années 1940. Mais cette espérance provient en bonne partie de la baisse de la mortalité infantile. Et, ce qui est nouveau, c’est que la dépendance, cette « fin de vie » sous assistance de tierce personne, s’allonge de façon alarmante : aujourd’hui, elle atteint en moyenne 5 années ! Par ailleurs, il semblerait qu’un mouvement se dessine, un inversement de tendance, un plafonnement, voir un début de réduction de l’espérance de vie …

Rions un peu avec eux : demandons-leur !

« Quel est votre secret de longévité ? »

Elisabeth SULLIVAN – 104 ans : 3 canettes de Dr Pepper (équivalent du Coca ou du Pepsi) par jour.
Jessie GALLAN – 109 ans : un bol de porridge par jour et surtout éviter les hommes.
Bel KAUFMAN – 103 ans : rire tous les jours !
Pearl CANTRELL – 105 ans : 3 tranches de bacon grillé par jour.
Henry ALLIGHAM – 113 ans : du whisky, des cigarettes et des femmes.
Milly SMITH – 101 ans : des jeux de société et de réflexion, notamment le bingo et le puzzle.
Errie BALL – 104 ans : fervent buveur de whisky écossais.
Jeanne CALMENT – décédée à 122 ans : du chocolat, de l’huile d’olive, du vin et 2 ou 3 cigarettes par jour.

Plus sérieusement : vivre en « zone bleue »

Les « zones bleues », ce sont des petites zones géographiques, des « poches » qui accueillent en grand nombre des centenaires et des super-centenaires (plus de 110 ans). Ces « zones bleues » ont été particulièrement étudiées par une communauté scientifique emmenée par l’américain Dan Buettner. Elles se situent en Sardaigne et en Grèce (sur l’île d’Ikaria, « l’île où les gens oublient de mourir »), en Californie (dans une communauté d’adventistes du 7ème jour de la ville de Loma Linda), au Costa Rica (dans la ville de Nicoya) et au Japon (sur l’île d’Okinawa). La probabilité d’y atteindre l’âge de 100 ans y est 10 fois supérieure au reste de la population ; les cancers et maladies cardiovasculaires y sont nettement inférieures à la moyenne des concitoyens.

Les points communs entre ces centenaires

Mis en valeur par l’équipe de Dan Buettner :

1. L’alimentation : une différentiation est due à des facteurs géographiques et culturels (régime méditerranéen, régime d’Okinawa, et même régime préhistorique), mais ils partagent des points communs :

  • Beaucoup de légumes et de fruits, et toujours des produits frais, non transformés, issus de productions locales. La plupart des centenaires japonais sont jardiniers et consomment les produits de leurs jardins.
  • Peu ou pas de viande. Les centenaires sardes sont éleveurs et ne consomment que le lait et les fromages de leurs chèvres, lesquelles se nourrissent dans les pâturages ; leurs produits laitiers sont donc riches en omégas-3. Les adventistes sont végétariens.
  • Un petit verre … (de saké au Japon, de vin rouge en Sardaigne) ne fait pas de mal, au contraire ! Mais pas plus !
  • Des noix (en Californie), des amandes (en Sardaigne), autrement dit, de bons oléagineux, ils en consomment presque chaque jour.

2. La règle des 80 % : manger à 80 % des capacités, au lieu de n’arrêter que quand on est « plein » ! Rien de tel que la modération. Conséquence, nos centenaires ont consommé en moyenne 1.900 calories par jour, contre 2.350 calories par jour dans notre alimentation occidentale. Et ils n’ont pas souffert des maladies liées au surpoids, notamment l’hypertension, le diabète et les maladies cardio-vasculaires.

3. Au jardin ou en marchant, tous nos centenaires ont conservé une activité physique de plusieurs heures par jour.

4. Tous nos centenaires ont un but dans la vie ! Pêcher du poisson 3 fois par semaine pour la famille, connaitre son arrière arrière arrière petit enfant … Ils ont tous une bonne raison de se lever le matin ! On estime qu’avoir un but dans la vie apporte en moyenne 7 années de vie supplémentaire.

5. Que ce soit le « happy hour » quotidien entre amis des sardes ou le repos dominical des adventistes californiens, ils prennent tous le temps de la détente et du repos.

6. Ils développent tous une spiritualité au sein d’une communauté. On estime que la foi apporte 4 à 14 années de vie supplémentaire ! Mais ce qui compte, c’est la vision spirituelle : croyant ou pas, l’émerveillement et l’empathie ne demandent pas d’étiquette religieuse.

7. La Famille a une place capitale et chaque membre de la famille, jeune ou vieux, profite autant que bénéficie des autres. Tout est partagé, y compris les bénéfices santé et longévité de ce partage.

8. La Tribu, le clan, tous ont un cercle de proches qui partagent leurs valeurs et les accompagnent tout au long de leurs vies.

Et bien sûr, aucun n’est fumeur !

Parmi ces facteurs de longévité, on ne retrouve pas :

  • Les vaccinations
  • Le suivi médical régulier
  • Une avancée dans les domaines des soins apportés aux personnes du 3ème (voire du 4ème) âge
  • Une meilleure connaissance scientifique avec des applications pratiques pour ces populations

Mais on remarque deux caractéristiques :

  • Les marqueurs d’inflammations (du foie, des veines et des artères, des intestins, des cellules nerveuses, …) sont nettement plus faibles chez les centenaires que dans le reste de la population. La nutrition fait aujourd’hui un lien direct entre le régime alimentaire et ces inflammations : trop de sucres raffinés, trop d’omégas 6, trop de produits laitiers, et globalement une nourriture trop riche et trop abondante en sont de plus en plus reconnus comme la cause directe. Ces inflammations sont la cause de nombreuses maladies et d’accidents cardio-vasculaires. Tout cela forme finalement un tout assez cohérent.
  • On a constaté que les télomères des octogénaires, enfants de centenaires (donc susceptibles de le devenir eux-mêmes), avaient la taille moyenne de celles des sexagénaires (non susceptibles de devenir centenaires). Les télomères, régions d'ADN à l'extrémité d'un chromosome, sont des structures dont la taille se réduit au fur et à mesure qu'une personne vieillit.

Pour ceux que cela intéresse … On a aussi remarqué que la racine d’une plante, l’astragale, permet de reconstituer les télomères détruits par l’âge … Une cure de jouvence ? Mais cela ne sera pas utile si les autres points ci-dessus ne sont pas respectés !

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