La médecine du travail est une médecine exclusivement préventive : elle a pour but d'éviter l'altération de la santé du salarié du fait de son travail, notamment en surveillant son état de santé, les conditions d'hygiène et les risques de contagion. Il existe 2 principales formes d'organisation.
Il existe 2 principales formes d'organisation, en fonction de l'importance de l'entreprise : le service de santé autonome et le service de santé interentreprises commun à plusieurs entreprises.
La médecine du travail bénéficie à tous les salariés, quelle que soit la taille de l'entreprise. Elle est obligatoirement organisée, sur le plan matériel et financier, par les employeurs. Elle est placée sous la surveillance des représentants du personnel et le contrôle des DIRECCTE.
On parle :
Lorsque l'entreprise a le choix entre la mise en place d'un service d'entreprise (ou d'établissement) et l'adhésion à un service interentreprises, c'est-à-dire dès lors que l'effectif de l'entreprise atteint ou dépasse 500 salariés, c'est l'employeur qui décide de la catégorie à retenir.
Toutefois, le comité d'entreprise (CE), ou, à défaut, les délégués du personnel (DP), peuvent s'opposer au choix de l'employeur (l'opposition doit être motivée).
Celui-ci doit alors obtenir l'autorisation de la DIRECCTE, prise après avis du médecin inspecteur régional du travail et de la main-d'œuvre (MIRTMO), avant d'opter définitivement entre service autonome et service interentreprises.
Les règles de calcul des effectifs sont identiques à celles qui s'appliquent pour l'élection des Représentants du personnel.
Vous pouvez adhérer, en plus de votre service de santé habituel appelé « service de santé principal », à un autre service de santé situé près du lieu de travail du salarié éloigné. Ce second service de santé est alors appelé « service de santé au travail de proximité ».
Un salarié est considéré comme éloigné lorsque :
Le service de santé au travail commun à plusieurs entreprises est une association. Il est constitué le plus souvent à l'initiative d'un ou plusieurs groupements d'employeurs. Il est organisé en secteurs médicaux, soit géographiques et professionnels, soit géographiques et interprofessionnels.
Chaque secteur est agréé, tous les 5 ans, par la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (DIRECCTE), après avis de l'inspection régionale du travail (dans un but de rationalisation, le nombre de ces services a été réduit de 10 % au cours de ces dernières années).
Il peut exister plusieurs services interprofessionnels par secteur géographique et leur nombre est variable. En revanche, les services professionnels n'existent pas dans tous les secteurs. Si l'employeur est dans un secteur où existent à la fois un service professionnel correspondant à son activité et des services interprofessionnels, il est obligé d'adhérer au service professionnel.
Vous trouverez les coordonnées des services de votre secteur géographique à la DIRECCTE ou sur le site du centre interservices de santé et de médecine au travail : www.cisme.org. Vous ne pouvez choisir qu'un seul service par site (c'est-à-dire pour le lieu où se trouve le pouvoir de gestion, le siège de l'entreprise).
Chaque secteur médical comporte au moins un centre fixe (cabinet médical, secrétariat médical, installations sanitaires et salle d'attente) et un centre mobile ou camion dispensaire. Chaque médecin (6 au total par secteur) est affecté à un groupe d'entreprises déterminées.
Le service de santé comprend aussi des techniciens d'hygiène et santé et des ergonomes qui pourront vous aider pour tout ce qui a trait à la prévention, l'hygiène et la sécurité. Des collaborateurs médecins peuvent être recrutés par le SST ou par vous-même, et placés sous l'autorité d'un médecin du travail.
Le service est administré par un président sous la surveillance d'un comité interentreprises ou d'une commission de contrôle.
Vous décidez de l'adhésion à un service de santé au travail après consultation de vos délégués du personnel (DP). En cas d'opposition de ces derniers et si vous maintenez votre choix, vous devez demander l'autorisation à la DIRECCTE, qui dispose d'un mois pour donner sa réponse, l'absence de réponse valant autorisation.
Sauf avis contraire de la DIRECCTE, un service interentreprises ne peut pas s'opposer à l'adhésion d'une entreprise relevant de sa compétence.
La rupture d'adhésion au service de santé est également décidée après consultation des DP. En cas d'opposition de leur part, il vous faut également l'autorisation de la DIRECCTE, qui se prononce après avis du médecin-inspecteur régional.
Si vous n'avez pas de comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), vous devez adresser chaque année au président du service de santé une déclaration, établie après avis du médecin du travail, portant sur le nombre et la catégorie de salariés à surveiller et les risques professionnels auxquels ils sont exposés.
Si vous avez un CHSCT, vous devez établir, après avis du médecin du travail, un document précisant les modalités d'application de la réglementation relative à la santé au travail.
Ce document est soumis aux DP avant d'être signé par vous et le président du service de santé. En cas de contestation par les DP, vous saisirez l'inspection du travail qui devra faire connaître ses observations dans le mois. La signature ne pourra intervenir qu'après ce délai.
Le document est mis à jour tous les ans et tenu à disposition de l'inspection du travail et du médecin-inspecteur régional du travail.
Dans le cas où vous adhérez à un service de santé au travail de proximité pour vos salariés éloignés, vous devez lui communiquer les informations suivantes :
Le financement des services de santé au travail est entièrement à la charge des employeurs, par le versement d'une cotisation annuelle dont le montant est proportionnel au nombre de salariés et varie selon les services de santé. Elle est parfois accompagnée d'un droit d'entrée (uniquement pour l'année d'adhésion).
Compte tenu du lien direct existant entre les services rendus aux employeurs adhérents et leur contre-valeur en argent, la cotisation est assujettie à la TVA. Le service interentreprises peut décider la radiation d'une entreprise pour non-paiement de cette cotisation.
Le président du service de santé au travail interentreprises doit rédiger un rapport annuel sur le fonctionnement et la gestion financière du service, et un bilan comptable certifié.
Le médecin du travail n'est pas salarié de votre entreprise, mais du service de santé, et ne doit tolérer aucune intervention de l'employeur dans le domaine médical. Il est soumis au code de déontologie médicale et au secret professionnel et médical. Il bénéficie d'un libre accès aux lieux de travail, qu'il peut visiter à son gré.
Si le médecin du travail exerce dans un service autonome de santé, il bénéficie du statut de salarié protégé dans l'entreprise.
Dans l'entreprise, l'adresse et le numéro de téléphone du médecin du travail ou du service de santé au travail font partie des affichages obligatoires. À défaut de respecter une telle obligation, vous encourez l'amende prévue pour les contraventions de la 4e classe, soit 750 euros au plus.
Un changement de poste peut en effet entraîner la nécessité d'une surveillance médicale renforcée et, par conséquent, des examens médicaux plus fréquents.
L'employeur se doit d'informer le comité d'entreprise lorsqu'il prend la décision d'adhérer à un service de santé de proximité pour un ou plusieurs des salariés.
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