Comment évaluer une entreprise avant d'envisager de la reprendre ?

24/03/2016

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La détermination de la valeur d’une entreprise peut vite tourner au casse-tête. Il ne faut pas hésiter à utiliser et à croiser les méthodes utilisées par les professionnels.

> Comparer les méthodes

Il existe deux méthodes principales : la méthode patrimoniale qui permet d’évaluer ce que possède l’entreprise et la méthode de rendement qui permet d’évaluer la capacité de l’entreprise à produire de la richesse compte tenu de sa structure actuelle et non celle que vous envisagez de lui donner (ne pas acheter votre propre avenir, celui que vous créerez vous-même !).

Il faut utiliser ces méthodes et comparer leurs résultats. Mais attention, une evaluation doit déboucher sur un nuage de points, et non une moyenne, souvent trop réductrice. Il faut laisser place à la négociation : l’evaluation n’est pas le prix de la cession.

Parfois même, il est recommandé de privilégier telle ou telle méthode selon l’objectif recherché ou le contexte de l’opération.
Pour les fonds de commerce, l’estimation peut se faire selon des barèmes établis par la profession. Mais, il faut utiliser avec beaucoup de précaution car :

  • Ils font souvent référence à des statistiques nationales ;
  • Ils ne tiennent pas compte des performances de l’entreprise, car ils s’appliquent en général aux seuls chiffres d’affaires réalisés ;
  • Les résultats obtenus doivent être corrigés pour tenir compte des spécificités de l’entreprise : il faut les pondérer en fonction des points forts et des points faibles relevés lors des audits ;
  • Toutes les activités ne sont pas représentées.

> Prendre en compte le goodwill

Il arrive que la valeur patrimoniale, même après retraitement, soit sensiblement inférieure à la valeur de rendement. C’est le signe de l’existence d’une survaleur (goodwill) dont il faut tenir compte en l’ajoutant à la valeur patrimoniale. Pour l’évaluer, la méthode consiste à tenir compte de la qualité des salariés et des éléments immatériels (marque, brevets, ancienneté, savoir-faire…).
Les méthodes d’évaluation courantes

On distingue communément trois grandes familles d’evaluation, comportant chacune de nombreuses variantes :

1. Les méthodes dites « patrimoniales »

Elles visent à évaluer les actifs de l’entreprise (ce qu’elle possède) et à en soustraire la valeur de ses dettes pour obtenir l’actif net. Elles conduisent rarement à une valeur économique juste de l’entreprise.

Si cette dernière est en perte et sans projets, sa situation nette peut être optimiste, alors que si la rentabilité est élevée, ou que des projets prometteurs sont en cours, cette même evaluation sera pessimiste. Ces méthodes sont cependant utiles pour évaluer la valeur de remplacement ou de liquidation de l’entreprise : si le repreneur voulait reconstituer cette entreprise et ses actifs (ses biens), combien cela coûterait-il ? si le cédant voulait arrêter son activité et vendre les éléments de l’actif « au détail », combien cela lui rapporterait-il ?

Le + : constitue une bonne référence pour encadrer le prix.
Le - : méthode statique qui n’intègre pas la notion de rentabilité.

Usage typique : pour les sociétés « moyennes » et stables.

2. Les méthodes dites « de rendement »

Elles visent à estimer la capacité future de l’entreprise à dégager des bénéfices puis à en évaluer sa valeur, en tenant compte du risque de non réalisation de ces bénéfices.

Ces méthodes présentent l’avantage d’être utilisables à la fois par le cédant, en se basant sur l’historique qu’il peut projeter dans le futur, et par le repreneur, en se basant sur la rentabilité future espéré de l’entreprise. Les deux parties pourront ainsi mettre en regard l’evaluation de l’entreprise (et donc le produit de sa vente ou les financements mobilisés pour l’acquérir) avec sa rentabilité prévisionnelle.

Le + : économiquement fondée. Permet de définir le montage approprié.
Le - : ne facilite pas la discussion entre repreneur et cédant car chacun reste sur ses positions.

Usage typique : acquisition nécessitant le recours à un emprunt remboursé par les résultats de l’entreprise.

3. Les méthodes dites « comparatives » (barèmes)

Elles visent à mettre en perspective l’entreprise avec d’autres entités, présentant un profil le plus proche possible, et dont la valeur de transaction est connue.

Ces méthodes sont particulièrement adaptées à des cessions de commerce pour lesquelles existe une cote officielle. Certains métiers d’artisanat ou certains commerces disposent ainsi de statistiques utiles à une approche « de marché » de la valeur de l’entreprise, rassemblées dans des barèmes. Le plus connu est celui édité dans le Mémento pratique fiscal (Editions Francis Lefebvre). Les méthodes comparatives sont plus ou moins le reflet du résultat des autres méthodes, telles que le marché des transactions comparables les applique.

Le + : simple d’utilisation
Le + : fourchettes larges. Nécessité de recourir à d’autres analyses.

Usage typique : commerce, artisanat

(Source : APCE)

> Quatre ratios clés

Il faut bien sur utiliser les méthodes d’evaluation classiques, mais il est également possible de se faire une idée de l’avenir de l’entreprise cible en analysant les chiffres et les ratios clés des comptes :

  • Le résultat d’exploitation : il permet d’analyser la capacité de l’entreprise à générer de la marge ;
  • Le résultat courant avant impôt : il permet de savoir si l’entreprise génère du résultat après frais financiers et hors éléments exceptionnels ;
  • Le résultat net : cela correspond au bénéfice dégagé une fois que l’entreprise a tout payé ;
  • La marge brute d’autofinancement (l’EBIT ou encore l’EBITDA) est également un ratio intéressant à analyser sur une période de trois ou cinq ans.
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